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| | [ «Einen Kuss von rosiger Lippe, « Und ich furchte nicht Sturm und
nicht Klippe!... » Le malheureux s'accompagnait d'une guitare, ce
qui n'est pas encore ridicule à Vienne, et [prenait, biffé] se
donnait des poses de [mimes, biffé] ménestrel ; je le pris à part en
lui confiant [ma peine, biffé] la situation ; — Mais tu ne songe pas
me dit-il que c'est aujourd'hui la Saint Sylvestre... — Oh c'est juste !
m'écriai-je en apercevant sur la cheminée de Rosa une magnifique garniture de
vases [garnis, biffé] remplis de fleurs, alors je n'ai plus qu'à me percer le
cœur, ou à m'en aller faire un tour vers l'île Lobau, là où se trouve
la plus forte branche du Danube... — Attends encore dit-il en me [prenant,
biffé] saisissant le bras. ] |
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Notes : |
Transcription:
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Ligne 1 : « un baiser de lèvre rose, et je ne redoute ni tempête ni récif » Ligne 11 : Ile Lobau, grande île boisée, située tout près de Vienne, au confluent du Danube et de son canal. Ligne 15 : Dalilah, Dalila, la courtisane qui, d’après la bible, livra Samson aux Philistins après lui avoir coupé les cheveux, dans lesquels résidait sa force Ligne 19 : le glacis, terrain inoccupé entre Vienne et ses faubourgs Ligne 27 : la Kathi, Catarina Colassa, généralement appelée la Kathi, seule femme qu’Alexandre Weill (1881) déclare avoir vue comme compagne de Nerval au Carl Theater Ligne 28 : « bionda et grassota » : Nerval traduit ici sa hantise dun type féminin, celui que figura pour un moment pour lui Jenny Colon, une « beauté blonde ». Ligne 33 : A mink, il faut sans doute substituer « münze ». Cette « monnaie de convention ne représente que la moitié de la valeur.Dix florins en monnaie de convention correspondraient à 25,80 francs or ; deux écus d’Autriche à 10,34 francs or. |
[Folio 5]
«Einen Kuss von rosiger Lippe, « Und ich furchte nicht Sturm und nicht Klippe!... » Le malheureux s'accompagnait d'une guitare, ce qui n'est pas encore ridicule à Vienne, et [prenait, biffé] se donnait des poses de [mimes, biffé] ménestrel ; je le pris à part en lui confiant [ma peine, biffé] la situation ; — Mais tu ne songe pas me dit-il que c'est aujourd'hui la Saint Sylvestre... — Oh c'est juste ! m'écriai-je en apercevant sur la cheminée de Rosa une magnifique garniture de vases [garnis, biffé] remplis de fleurs, alors je n'ai plus qu'à me percer le cœur, ou à m'en aller faire un tour vers l'île Lobau, là où se trouve la plus forte branche du Danube... — Attends encore dit-il en me [prenant, biffé] saisissant le bras.
Nous sortîmes. Il me dit : « J'ai sauvé ceci des mains de Dalilah... Tiens voilà deux écus d'autriche ménage les bien et tâche de les garder intacts jusqu'à demain, car c'est le grand jour ».
Je traversai les glacis couverts de neige et je ren trai à Leopoldstadt où je demeurais chez des blanchis- seuses. J'y trouvai une lettre qui me rappelait que je devais participer à une brillante représentation où assisterait une partie de la cour et de la diplomatie. Il s'agissait déjouer des charades. Je pris mon rôle avec humeur, car je ne l'avais guère étu dié. La Kathi vint me voir, souriante et parée bionda e grassota comme toujours, et me dit des choses charmantes dans son patois mélangé de [bohème, biffé} morave et de vénitien. Je ne sais trop quelle fleur elle portait à son corsage et je voulus l'obtenir de son amitié. Elle me dit d'un ton que je ne lui avait pas connu encore : « Jamais pour moins de Zehn-gulden-convention-mink » (de dix florins en monnaie de convention.) [Elle croyait que je ne co, biffé] Je fis semblant de ne pas comprendre. Elle s'en alla furieuse et me dit qu'elle [allait, biffé] irait trouver son vieux baron qui lui donnerait de plus riches étrennes. |
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