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| La prophécie du roi Charles VIII, | par Maitre Guilloche Bordelais, a été publié pour la première fois d’après le manuscrit unique de la Bibliothèque Nationale par le Marquis de La Grange en 1869.
Le texte publié par le Marquis de La Grange a été confronté avec le manuscrit de la Bibliothèque Nationale numéro 1713.
Depuis 1518, le manuscrit de Guilloche a été signalé sur tous les inventaires de la Bibliothèque du roi de France ; jusqu'à l'édition de 1869, le poème est resté complètement ignoré.
C'est un manuscrit in-folio parvo, sur papier de 24 feuillets d’écrits non chiffrés (plus le titre de feuillets de garde blanc).
Hauteur 32 cm ; largeur 21 cm).
L'écriture repose sur des lignes tracées à l’encre rouge, au nombre de 24 par page. Chaque strophe ou laisse du poème commence par une capitale gothique peinte en plein alternativement rouge ou bleu.
Les trois principales divisions de l'ouvrage aux folios 1er, 2ème , 6ème, sont marquées par des lettres « tournures » relevées en or.
Le Bien ducal
Poème de la fin du XVe siècle par Jean Guilloche publié pour la première fois d'après le manuscrit unique de la Bibliothèque de Turin (disparu en 1904 dans un incendie) par Philippe de Tamizey de Larroque, avec le portrait inédit du poète bordelais, Bordeaux 1893.
(Extrait des Actes de l'Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux) 48 pages.
Le manuscrit a été offert par Jean Guilloche à Philibert II le Beau (1480-1504), duc de Savoie en 1497. |
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| Le contexte historique | Bordeaux et la Savoie
Au moins dès la fin du XIIIe siècle Bordeaux était informé de l'implication française dans les affaires d’Italie. En effet en 1283 Charles d'Anjou, dépossédé de la Sicile proposa à Pierre III, roi d'Aragon de résoudre le conflit par un combat singulier en champ clos à Bordeaux , ville considérée comme neutre.
Mais le « duel de Bordeaux n'aura pas lieu »(Ch.Higounet,1966).
Le 13 novembre 1466 c'est l'entrée à Bordeaux de Philippe de Savoie comte de Bresse, comme lieutenant général du roi de France, Philippe de Bresse a été duc de Savoie de 1496 à 1497, c'est-à-dire à l'époque de l'installation de Jean Guilloche en Savoie.
A Bordeaux, comme en témoignent les œuvres de Guilloche, la situation intérieure et extérieure du royaume de France est bien connue.
Artus de Montauban (1463-1478) archevêque de Bordeaux eut pour successeur, son neveu, André d’Espinay, issu d'une vieille famille bretonne et qui était déjà chanoine de Saint André. Le 23 avril 1479, candidat du roi, il est élu archevêque de Bordeaux. Il devient cardinal en 1483. Il est chargé de missions politiques et il accompagne le roi Charles VIII, en Italie. Il meurt en 1500 après avoir reçu en 1499 l’archevêché de Lyon, tout en conservant celui de Bordeaux. |
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| Jean guilloche, un intellectuel engagé | Selon Jacques Le Goff, Les Intellectuels au Moyen Age, Paris,1985, les XIVème et XVème siècles marqueraient : « Le déclin, la trahison du modèle antérieur » d’intellectuel.
Or les historiens bordelais n’ont pris en compte sur le plan de l'histoire de la littérature et des idées que celle de « deux générations, celle de 1530 et celle de 1550 » qui ont fait de Bordeaux un centre provincial de l'humanisme.
Or Jean Guilloche se révèle en cette fin du XVe siècle comme un intellectuel engagé dans une politique d'actualité concernant le royaume de France et la chrétienté.
Son évolution politique entre 1494 et 1498 , sans doute liée aussi à l'expérience de la guerre d’Italie, à sa nouvelle fonction en Savoie, est spectaculaire.
De faucon, il est devenu colombe. Certes il ne renie pas son origine bordelaise mais il chante désormais avec autant de force, de conviction que dans sa première œuvre politique « le Bien ducal » qui est avant tout la joie de vivre en terre de Savoie et un vœu profond de paix en Europe et dans le Monde.
[Document-Collection privée jacques Clémens] |
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